La Nuit des morts vivants de George A. Romero (1969, 91′, États-Unis)
Ce film est interdit aux moins de 16 ans
Venus fleurir la tombe de leur père dans un cimetière de campagne, aux États-Unis, Barbara et Johnny se font attaquer par un homme étrange. Barbara se précipite dans la première maison venue et y fait la connaissance de Ben, qui la tire des griffes d’autres présences malfaisantes avant de lui révéler qu’il s’agit de morts-vivants…
Décors et effets spéciaux minimalistes, décadrages à profusion, jeux d’ombres et de lumières, angles de caméra audacieux… Romero met toute sa matière grise au service d’une mise en scène inventive qui mise davantage sur la stylisation et la suggestion que sur la surenchère d’horreur frontale, et signe un film de série B en forme de parabole sociologique, qui évoque la ségrégation raciale et les ravages de la guerre du Viêt Nam.
Le film est disponible ici.
« The Amusement Park », film inédit et flippant de George A. Romero
Tom à la ferme de Xavier Dolan (2013, 79′, Canada)
A la mort de son ami, Tom rend visite à la famille de ce dernier au fin fond de la campagne et découvre qu’ils ne sont pas au courant de son existence, ni de sa relation avec le défunt… Commence alors avec le frère aîné un jeu de rôles labyrinthique et malsain.
Grand admirateur d’Hitchcock, dont il se réapproprie habilement l’art du suspens et de la confusion des identités, Xavier Dolan signe un thriller psychologique où manipulation et faux-semblants se succèdent dans un décor crépusculaire.
Loin de ses précédentes fresques grandiloquentes, le cinéaste adopte avec brio le huis clos, et s’aventure sur le terrain de divers genres pour nous éconduire – Tom à la ferme est autant un polar qu’un mélodrame queer.
Entretien avec Xavier Dolan à propos de Tom à la Ferme
En complément, on vous propose de voir un entretien de Xavier Dolan à propos du film, dans lequel il explore le thème le thème de la solitude qui habitent ses personnages : Francis est seul depuis toujours sur son exploitation; Tom,est seul depuis la mort de son amant.
Le film et l’entretien sont disponibles ici.
DOSSIER : Xavier Dolan vu par sa bande
The Marriage Circle d’Ernst Lubitsch (1924, 75′, LM, Etats-Unis)
Le ménage du professeur Stock va à vau-l’eau depuis quelques mois, et sa séduisante épouse Mizzie est attirée par le Dr Franz Braun, l’époux de sa meilleure amie Charlotte, ce qu’elle ignore… Pas étonnant que la première comédie américaine de Lubitsch soit aussi sa préférée. On y retrouve toute l’insolence et le charme de son style, que l’on nommera plus tard la Lubitsch Touch. Un quiproquo amoureux, des dialogues affutés où se jouent des doubles sens érotiques et des métaphores sexuelles, une mise en scène raffinée qui use des ellipses pour suggérer plutôt qu’imposer.
Le film est disponible ici.
« Je ne voudrais pas être un homme » d’Ernst Lubitsch, sur mk2 Curiosity
The Lady Refuses de George Archainbaud (1931, 62′, Etats-Unis)
Un riche noble londonien engage une jeune femme pauvre pour distraire son fils, véritable playboy dans l’âme. Les choses se compliquent lorsque la jeune fille et le père commencent à tomber amoureux l’un de l’autre, et que le fils lui déclare aussi sa flamme.
Un an avant l’instauration du Code Hays en 1930, George Archainbaud déploie une énergie incroyable pour mettre en scène les circonvolutions de ce trio amoureux dont les mœurs libres brisent toutes les conventions de la morale. Léger dans la forme, irrévérent dans le fond : tel est le programme de cette comédie qui incarne à merveille l’esprit pré-Code Hays.
Le film est disponible ici.
Il était une fois les parapluies de Cherbourg de Marie Genin et Serge July (2008, 11′, France)
En convoquant des images d’archives où Jacques Demy explique ses intentions, sur des interviews récentes de ses proches (Michel Legrand, Catherine Deneuve et Agnès Varda) et des analyses stylistiques de Christophe Honoré, Marie Genin et Serge July retracent la genèse des Parapluies de Cherbourg. Et de nous rappeler que sous ses mélodies enchantées et ses couleurs séduisantes, ce mélodrame évoque en creux la guerre d’Algérie et le pouvoir dévastateur d’un premier amour.
Le film est disponible ici.
Jacques Demy débarque sur Netflix : nos cinq films préférés
Marin Karmitz, bande à part de Felix von Bohem (2014, 52′, France)
« Organisateur de cinéphilie active » : c’est sur ce portrait de Marin Karmitz fait par Agnès Varda que s’ouvre ce portrait de Felix von Boehm. Une déambulation à travers le parcours fou et passionné de ce producteur, cinéaste, distributeur et exploitant, émaillée des témoignages de l’artiste Christian Boltanski, la pédopsychiatre Caroline Eliacheff, qui est aussi son épouse, mais aussi l’actrice Juliette Binoche.
Marin Karmitz y revient sur le début de sa vie, puis de sa carrière, avec la réalisation de 7 jours ailleurs (1967), son premier long-métrage, jusqu’à son parcours militant dans les années 1960 et ses prestigieuses collaborations avec Michael Haneke, Abbas Kiarostami et Krzysztof Kieślowski.