Réalisé en 2002 alors qu’il était encore étudiant à La Fémis, Charlotte quelque part a des allures de prologue au récit déployé dix ans plus tard dans Spectre – pour lequel il réutilisera certaines images et enregistrements de ce film. Dans ce court-métrage d’école, Para One mêle les enregistrements du journal d’internement de Charlotte aux témoignages d’anonymes rencontrés dans Paris.
Charlotte évoque à travers ce journal la difficulté à supporter l’internement, de même que l’angoisse et le défaitisme des patients. Alors qu’elle clame – non sans une certaine drôlerie – son exaspération face à cet immobilisme, son discours se superpose avec celui des anonymes que le réalisateur rencontre, et donne ainsi la troublante impression qu’il s’agit en réalité des patients qu’elle évoque. Le film soulève alors une inquiétante question : la société nous aura-t-elle tous rendus fous ?
Para One interroge notre société au bord de l’implosion, par une image constamment mise en mouvement qui paraît dire cette instabilité qui la caractérise. Au cœur de la tristesse et du chaos s’élève cependant une inextinguible pulsion de vie, qui s’exprime à travers l’extraordinaire résilience de Charlotte. Le film se conclut alors par un espoir, contenu sur le visage de Charlotte, dont le sourire fend le bleu du ciel qu’elle contemple à travers la fenêtre de sa chambre d’hôpital.
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Image (c) La Fémis