« Une jeune fille qui va bien » : les promesses de l’existence

Sandrine Kiberlain passe à la réalisation. Elle capture le souffle si précieux de la jeunesse, lancée vers un destin que le spectateur sait tragique mais qui s’anime avec force chez la solaire actrice Rebecca Marder.


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Jeune femme juive dans le Paris de 1942, Irène rêve de devenir comédienne, savoure les élans du cœur, se prend de passion pour les secrets de son espiègle grand-mère et avance d’un pas franc vers les promesses de l’existence. Dans son inaltérable enthousiasme s’agite un feu qui renvoie les inquiétudes dans les cordes et se joue des menaces croissantes de l’Occupation – un poste de radio confisqué, une mention « juive » apposée sur une pièce d’identité, une étoile épinglée sur les poitrines…

C’est dans l’épure, au sein de décors qui ne crient pas l’époque, que Sandrine Kiberlain trouve son vocabulaire de l’émotion. Car Une jeune fille qui va bien s’accorde toute la simplicité de son titre en aimant pleinement son personnage, dans tous ses états. La fantaisie de Rebecca Marder – dont c’est le premier grand rôle au cinéma – donne à ce long métrage une qualité narrative que soulignent un montage vif et un goût pour les situations cocasses. On pense à Sally Hawkins – qui illuminait de sa candeur le Be Happy de Mike Leigh (2008) – ou, plus récemment, à Trop d’amour de Frankie Wallach (2021), récit loufoque et tendre sur une survivante de l’Holocauste. Finalement, comme le suggère la grand-mère de cette jeune fille qui va bien, seule importe l’ardeur avec laquelle on mène sa vie.

Une jeune fille qui va bien de Sandrine Kiberlain, Ad Vitam (1 h 38), sortie le 26 janvier

Image (c) Ad Vitam