La réalisatrice franco-sénégalaise, révélée au grand public grâce à son film Mignonnes (2022), va s’associer à Studio Canal pour réaliser un long métrage sur une figure pionnière : l’artiste Joséphine Baker.
« Joséphine Baker est une telle inspiration pour moi et pour tant de gens à travers le monde (…) C’est un immense honneur et aussi un beau défi d’embarquer dans ce projet. De se dire qu’à travers la fiction je peux raconter sa grande et profondément riche histoire, sa beauté, ses combats, ses blessures et son humanité » a déclaré la réalisatrice à Variety.
Du monde du spectacle – elle fit du swing et du charleston des danses transgressives, dans une Europe blanche et raciste – à la résistance – elle devint agent du contre-espionnage français en 1939 -, Joséphine Baker jouait sur tous les fronts.
Née en 1906 et arrivée en France en 1925, l’actrice fut une des premières interprètes à faire la une des Folies Bergères. Sa carrière prolifique l’a propulsée au rang d’icône mais également à celui de symbole féministe et antiraciste – rappelons qu’en 1963, lors du célèbre discours I have a dream de Martin Luther King, elle se tient aux côtés du militant afro-américain.
Pour retranscrire fidèlement la vie de cette femme, Maïmouna Doucouré s’est lancée dans une phase de recherches afin de préparer au mieux son projet. Un travail dont elle a parlé aux douze enfants adoptifs de la star, surnommés « la tribu arc-en-ciel ». Ils approuvent ce biopic sur leur mère, qu’il qualifient d’« artiste universelle », toujours selon Variety.
Ce projet émerge un an après l’entrée au Panthéon de l’actrice, grande défenseuse des droits civiques – et première femme noire à y être intronisée. Déjà dans Mignonnes, Maïmouna Doucouré questionnait l’ambivalence de l’hypersexualisation des jeunes filles, source d’émancipation et de dérives néfastes. Elle devrait à nouveau s’emparer de cette question ambivalente du corps, essentielle chez Joséphine Baker. A la fois objet érotique et objectivé, l’actrice répondait à un fantasme exotique européen – notamment avec sa légendaire jupe en bananes – tout en le subvertissant, pour prôner la liberté et l’émancipation à travers des danses exaltées.