Todd Haynes sera le président du jury de la 75e Berlinale

Le cinéaste américain prend la tête de la nouvelle édition du prestigieux festival allemand, qui aura lieu du 18 au 23 février prochain.


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L’année dernière, la présidente du jury Lupita Nyong’o et ses camarades, composés entre autres d’Albert Serra et de Brady Corbet, avaient remis l’Ours d’or au sublime Dahomey de la franco-sénégalaise Mati Diop, documentaire aux allures fantomatiques sur la réattribution des œuvres d’arts volés par la France au Bénin.

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Après une édition d’une telle ampleur et d’un tel engagement, c’est le réalisateur américain Todd Haynes qui a été choisi pour lui succéder et célébrer ce 75eme anniversaire. Un choix appuyé par la nouvelle directrice du festival, Tricia Tuttle, anciennement directrice du festival du film de Londres, dont les propos sont rapportés par Cineuropa :

« Todd Haynes est un scénariste et un réalisateur au talent éblouissant et à l’éventail impressionnant ; son œuvre est à la fois polyvalente sur le plan stylistique et indéniablement la sienne. »

Et on ne saurait la contredire. Le cinéaste à qui l’on doit le dérangeant May December (2019) est un fin explorateur des amours transgressives et portraitiste hors pair, comme dans le merveilleux Carol (2015) avec Rooney Mara et Cate Blanchett, mélo qui racontait la relation impossible entre une jeune vendeuse et une bourgeoise en instance de divorce dans les années 1950.

Son portrait de Bob Dylan dans I’m Not There (2007), prochainement interprété par Timothée Chalamet dans A Complete Unknown, avait remporté le Grand Prix de la Mostra de Venise grâce à son dispositif ingénieux : inviter six acteurs différents, tel que Christian Bale, Richard Gere ou même Cate Blanchett, pour jouer le rôle du chanteur de Knockin’ On Heaven’s Door, donnant à voir une multitude de facettes de l’artiste.

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Le cinéaste avait également remporté le prix Teddy {décerné au meilleur film queer} à la Berlinale en 1991 pour Poison, son premier long métrage hommage à Jean Genet sous la forme de trois contes traitant du meurtre mais aussi de l’homosexualité en prison, sujet abordé magnifiquement par Genet dans son film Un chant d’amour (1950).

Des sujets queer et complexes chers au réalisateur, qui on l’espère seront au rendez-vous de cette nouvelle édition de la Berlinale qui se tiendra du 18 au 23 février prochain.