Tessa Louise-Salomé a exhumé soixante quinze ans d’archives pour réaliser ce portrait dont le titre définit le caractère indomptable de Garfein, tout en synthétisant les noms de ses deux films, The Strange One (1957) et Something Wild (1961). Le documentaire prend le parti de contourner le récit chronologique et d’entremêler la douleur de cet adolescent, né en Tchécoslovaquie et prisonnier à Auschwitz, avec son combat de cinéaste rebelle au sein du système hollywoodien verrouillé par la censure.
Porté par un dispositif de projection qui installe les témoins au cœur de monumentales images d’archives, The Wild One fait de la biographie du réalisateur oublié une variation sur le motif de la violence au XXe siècle. L’homme que Henry Miller qualifiait d’« aussi tenace qu’un bulldog » a exploré le racisme et le viol dans ses fictions. Dans un récit épique narré par la voix de Willem Dafoe, on apprend comment il devint honni par le système avant de rejoindre Lee Strasberg, le gourou de la méthode Actors Studio, pour devenir coach des plus grands acteurs, et notamment d’Irène Jacob. L’actrice raconte avec émotion comment elle a travaillé avec lui son rôle dans la bouleversante trilogie Trois couleurs de Krzysztof Kieślowski.
The Wild One de Tessa Louise-Salomé, New Story, sortie le 10 mai
Image (c) Petite Maison Production