SIX FEMMES PUISSANTES : Phia Ménard

Dans le sillage de la vague #MeeToo, les questionnements féministes se multiplient sur les scènes, à travers la performance, la danse, le cirque, l’art de la marionnette ou le théâtre. Porté par une poignée de chorégraphes et de metteuses en scène engagées, ce mouvement convoque corps et textes comme des outils d’émancipation pour dénoncer les discriminations et questionner les normes genrées. À l’heure où les femmes sont encore trop minoritaires sur les scènes, on dresse les portraits de six artistes déterminées à faire voler en éclat le patriarcat.


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Du jonglage aux pièces visuellement percutantes, Phia Ménard s’est imposée en plus de vingt ans dans le paysage du spectacle vivant grâce à une patte irrévérencieuse et à son goût pour le symbolisme. Cette quinqua, à l’allure douce mais qui impressionne sur scène, tisse une critique du système patriarcal et capitaliste en convoquant danse, performance et cirque. Dans Saison sèche (2018), elle mêle esthétiques pop et païenne pour s’attaquer à la violence qui force les corps à rentrer dans le moule des normes de genre. À travers sa monumentale Trilogie des contes immoraux (pour Europe), la metteuse en scène se mue en guerrière punk pour monter une énorme maison en carton, puis imagine l’érection d’une tour colossale échafaudée par des esclaves. Un marathon vertigineux de trois heures qui devient le théâtre de luttes philosophiques dans un monde occidental qui s’écroule.

SPECTACLES: 3 événements à suivre de près

Illustration: Anna Parraguette pour TROISCOULEURS