Quand Ari Aster et John Waters se mettent d’accord pour proclamer le film de l’année, il faut s’attendre au meilleur, et au plus bizarre. L’an dernier, les deux réalisateurs ont eu un coup de cœur pour une comédie noire qui sortira le 14 juin 2023 en France, Sick of Myself de Kristoffer Borgli – un titre qui chante déjà à l’oreille comme une parodie féroce des traves narcissiques de notre époque.
Le film raconte l’histoire de Signe (Kristine Kujath Thorp) et Thomas (Eirik Sæther), un couple à la relation malsaine et compétitive, à la recherche de gloire. Un jour, Thomas s’improvise sculpteur, récupérant des meubles volés comme matériaux; Signe se gave de médocs périmés pour que sa peau se transforme en surface repoussante et devenir mannequin en situation de handicap…
Le top de l’année 2022 par John Waters
La première bande-annonce du film nous présente ces deux freaks, qui ont décidé de faire de l’étrangeté leur fond de commerce dans une société qui carbure à la perfection, avec un mélange d’ironie caustique et de grande tranquillité. Entre la satire mégalo (selfies à gogo, séances photos), le gore pur (il y a un peu de body horror là-dedans, soyez avertis) et les mutations dérangeantes façon La piel que habito d’Almodovar – le masque troué de l’héroïne rappelle celui d’Elena Anaya, femme cobaye sur laquelle Antonio Banderas fait des expériences cutanées -, Sick of Myself promet une réflexion décapante sur les sévices qu’on s’impose à soi même pour exister aux yeux des autres. « Aussi misanthrope et engagé dans sa vision malade du monde et de l’âme humaine que n’importe quelle comédie noire. Grotesque, profondément méchant » : telle est la review d’Ari Aster, relayée par The Film Stage. Et adoubée par John Waters : « Ce n’est pas Female Trouble, mais c’est tout aussi dingue. »
Image (c) Film i Väst
La bande-annonce du prochain Ari Aster est sortie (et nous donne très envie)