« Sabotage » de Daniel Goldhaber : en lutte(s)

[CRITIQUE] Que se passe-t-il lorsque des militants écologistes passent à l’action aux États-Unis ? C’est ce que filme Daniel Goldhaber dans ce thriller remarquable, dont la mise en scène tendue et explosive s’inspire des grands noms du cinéma indépendant américain.


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On ne devient pas activiste par hasard, nous affirme le réalisateur de Sabotage, surtout quand on est confronté quotidiennement aux effets néfastes de la pollution atmosphérique. Et puisque le gouvernement des États-Unis ne semble pas réagir à l’urgence climatique, huit citoyens se réunissent dans l’ouest du Texas afin de faire exploser une pipeline qui alimente tout le pays.

Parmi eux, Theo (Sasha Lane, ), atteinte d’une maladie respiratoire, Dwayne (Jake Weary), un père de famille texan, et Michael (Forrest Goodluck), un homme d’origine autochtone, en colère contre l’expropriation culturelle et économique de la terre de ses ancêtres.

Le long-métrage engagé et enragé de Daniel Goldhaber ne se concentre pas uniquement sur l’opération de sabotage, il multiplie les flash-backs pour comprendre les raisons de l’implication de chacun des protagonistes. Ce procédé donne une impression de bombe à retardement et amplifie la tension des séquences au présent. Une mise en scène audacieuse qui convoque des figures tutélaires du cinéma indépendant américain, telles que Kelly Reichardt (Night Moves) ou Gus Van Sant (Promised Land), et sublime le combat des militants de l’ombre.

Sabotage de Daniel Goldhaber, Tandem Films (1h44), sortie le 26 juillet