Un brasier immense se dresse devant un groupe d’hommes et leur barre le passage. Il semble impossible à maîtriser et pourtant, des jours durant, les habitants de Shologon dans le nord-est de la Sibérie viennent ralentir la course de l’embrasement. Ces braves citoyens se trouvent dans une « zone de contrôle », c’est-à-dire que le gouvernement russe refuse d’intervenir dans des territoires aussi reculés et aussi peu peuplés pour éteindre les feux de forêt…
De nouveau, le documentariste Alexander Abaturov a le don de filmer l’être humain dans des conditions extrêmes. Son premier long métrage Le Fils, sorti en 2018, suivait la formation de son cousin dans une unité d’élite de l’armée russe. Ici, il s’agit d’infiltrer des opérations villageoises de contrôle des flammes et des fumées irrespirables sur plusieurs mètres de haut.
Les images de cet enfer sont impressionnantes voire spectaculaires : on se surprend à être hypnotisé par ce combat entre les équipes sur place et le « Dragon », surnom donné à l’incendie pour incarner une bête pensante et agissante. Mais ce qui impressionne le plus restent la détermination et la sérénité d’hommes et de femmes dévoués à sauvegarder leur coin de paradis.
: Paradis d’Alexander Abaturov, Jour2Fête (1h28), sortie le 30 août