Arthur Harari est sur tous les fronts. Dans l’habit de l’avocat Georges Kiejman, disparu en mai dernier, chez Cédric Kahn (Le Procès Goldman, en salles cette semaine) ; aux côtés de Justine Triet, avec qui il a pensé et scénarisé la Palme d’or, Anatomie d’une chute. En parallèle de ces deux films de procès, qui révèle un tropisme pour la quête impossible de vérité, Arthur Harari prépare un projet de film fantastique, dont l’actrice principale devrait être Léa Seydoux, comme il l’a révélé dans un portrait que lui consacre Libération.
En mai dernier, lorsqu’il nous avait accordé , le cinéaste laissait déjà entendre qu’écrire aux côtés de Justine Triet lui avait donné envie d’approfondir les personnages féminins dans son cinéma : « [Anatomie d’une chute a été] l’une de mes meilleures expériences – ça m’a notamment appris à écrire des personnages féminins, parce que moi j’écris plutôt des personnages d’hommes, et mon prochain film sera sur une femme […]«
Justine Triet et Arthur Harari : « Dans un procès, on délire beaucoup de choses »
On en saura pas davantage, le réalisateur restant prudent quant à cette annonce. De notre côté, on surveille de près le projet, car Arthur Harari s’est brillamment illustré dans plusieurs genres. D’abord avec Diamant noir, polar métaphysique et rugueux dans le milieu des diamantaires à Anvers, puis avec Onoda – 10 000 nuits dans la jungle, fascinante odyssée existentielle sur l’histoire d’un soldat japonais, qui, ignorant que son pays a capitulé, continue de se battre pendant 10 000 jours. Sans oublier qu’il a coscénarisé le génial Sibyl de Justine Triet, film sous haute influence hitchcockienne, aux ramifications narratives impeccables. On prédit donc qu’il saura transfigurer le film de genre futuriste, pour en faire une variation existentielle. Et n’oubliez pas que la Palme est toujours en salles.
Image de couverture : Le Procès Goldman de Cédric Kahn