Après un détour par Clermont-Ferrand pour Viens je t’emmène, grand film sur la paranoïa de notre époque, le réalisateur français pose sa caméra à Saint-Martial, commune du Massif Central en Ardèche, pour tourner un nouvel opus intitulé Miséricorde – titre qui colle à merveille à son cinéma généreux et empathique.
Alain Guiraudie : « Je cherche à trouver ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous éloigne »
D’après le pitch dévoilé par Cineuropa, ce film, soutenu par Arte, et dont le tournage débutera en septembre 2023, s’intéressera à Jérémie, un trentenaire revenu dans son village pour assister aux funérailles d’un vieil ami. Dans cet endroit plein de non-dits, il va se confronter à la rumeur et aux soupçons, jusqu’à commettre l’irréparable et se retrouver au cœur d’une enquête policière…
Alain Guiraudie : « Est-ce qu’on veut vivre sous vide ou en harmonie avec la nature ? »
Déjà dans L’Inconnu du Lac (2013) et Rester Vertical (2016), Alain Guiraudie se servait des espaces naturels – la surface mystérieuse de l’eau, l’immensité des arbres – pour distiller une énergie à la fois morbide et sensuelle, teintée de fantastique et de criminalité. L’étrangeté de ses personnages et la radicalité de ses choix esthétiques y servaient à dépeindre des utopies humanistes, où le contact avec l’autre se régénérait hors des balises contraignantes de la société. Miséricorde devrait être de cette trempe subversive et étonnante.
Alain Guiraudie, loup y es-tu ?
Arte France Cinéma soutiendra également Une honnête femme (titre provisoire), le douzième long-métrage d’Emmanuel Mouret, qui mettra en scène « les variations du sentiment amoureux autour de trois femmes proches, aux attitudes et conceptions morales divergentes, qui défendent leurs idées et revendiquent leurs choix amoureux. » On guette de près le casting de cette nouvelle partition qui promet de mêler dialogues littéraires et versatilité des émotions.