Depuis 120 battements par minute (2017), geste de cinéma organique qui nous plongeait pendant plus de deux heures dans le quotidien de militants d’Act Up-Paris, au cœur d’un décennie (les années 1980) brûlée par le sida, on attendait des nouvelles de Robin Campillo, brillant réalisateur (Les Revenants, Eastern Boys), scénariste (chez Laurent Cantet notamment) et monteur de génie (Rebecca Zlotowski l’avait recruté pour Planetarium).
« 120 battements par minute » de Robin Campillo : Act Up ouvert
LE PITCH
L’IÎe rouge. C’est le titre plein de promesses aventurières de son prochain drame, dont le pitch est le suivant : « Début des années 70, sur une base de l’armée française à Madagascar, les militaires et leurs familles vivent les dernières illusions du colonialisme. » L’ambiance ne s’annonce pas si estivale et légère, surtout connaissant Robin Campillo, qui adore s’engouffrer dans les brèches ambiguës – Eastern Boys démarrait comme un huis clos fêtard qui tournait à la prise d’otage entre un quinqua et un jeune sans-papier.
Robin Campillo, retour à la vie
La première image du film fait subtilement coexister étrangeté et quotidien : au premier plan, des vacanciers en maillot de bain, dans un décor paradisiaque. Au second plan, dans les airs, un avion décharge des parachutes, scellant probablement l’arrivée d’intrus dans ce microcosme bourgeois. Nadia Tereszkiewicz (Les Amandiers), Quim Gutiérrez (Madeleine Collins) et Charlie Vauselle se donneront la réplique dans ce film qui s’annonce comme un anti Koh-Lanta politique sur la fin d’un ancien monde. Entre Sans Filtre de Ruben Östlund et L’Origine du mal de Sébastien Marnier, l’île a décidément la cote au cinéma (lire notre dossier ci-dessous) – on compte sur Robin Campillo pour s’approprier ce topos avec panache.
Image (c) Memento
