Le nouveau · Shain Boumedine : « Je crois que les cinéastes veulent débusquer ce que Kechiche a vu en moi »

Aux allures de garçon pudique qu’il promène à l’écran, il accole un instinct infaillible. Après un premier rôle magistral chez Abdellatif Kechiche, le jeune comédien trace son indépendance au fil de choix de cinéma réfléchis, et s’affirme en leadeur torturé dans « L’Été nucléaire ».


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Ce n’est pas tant que Shaïn Boumedine est timide, mais plutôt qu’il observe. À l’image d’Amin, son personnage de jeune photographe dans Mektoub My Love. Canto uno de Kechiche (2018), par qui passaient, sans effusion, le désir, le chagrin, la frustration. « Je crois que les cinéastes veulent débusquer ce que Kechiche a vu en moi, et m’emmener ailleurs », analyse le jeune homme de 26 ans, qui n’a jamais pris de cours de comédie et se destinait à des études dans les travaux publics avant d’être repéré lors d’un casting.

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Aperçu dans la série Les Sauvages de Rebecca Zlotowski (2019) puis dans Placés de Nessim Chikhaoui, ce Montpelliérain, qui a gardé de Mektoub My Love la pratique de la photographie argentique, cisèle soigneusement sa trajectoire. C’est pour la rigueur imposée par le tournage en pellicule qu’il a accepté de jouer dans L’Eté nucléaire de Gaël Lépingle, comme pour son personnage, « très à l’écart, qui développe une réflexion complexe et donne une impression d’assurance alors qu’il doute de tout». Des réponses concises qui trahissent l’humilité de celui qui sait que « tout peut s’arrêter comme ça a débuté ». Pour l’heure, en tout cas, Shaïn Boumedine semble plutôt promis à un heureux destin.

L’Été nucléaire de Gaël Lépingle, Le Pacte (1 h 25), sortie le 11 mai

Photographie : Julien Liénard pour TROISCOULEURS