En France, on compte plus de 400 000 personnes sans papiers. Vasken Toranian choisit d’incarner cette dure réalité pour nous la rendre plus sensible en suivant le parcours d’une femme et de son fils qui cherchent à régulariser leur situation.
Ce qui frappe, d’emblée, c’est à quel point ils sont abandonnés par les autorités, qui ne font rien pour les accompagner dans un marasme administratif inextricable. Dans leur effort, ils sont épaulés par le survolté Mehdi et le plus discret Jean-Luc, deux talentueux tailleurs que Betty a rencontrés quand elle faisait des ménages dans l’immeuble du second.
Ensemble, ils se soudent autour de Kaleb… De manière déchirante, le cinéaste nous propose d’assister à la prise de conscience de l’enfant, en le filmant en train de jouer au milieu des adultes tandis que ceux-ci débattent de leurs stratégies pour faire avancer le dossier. Le petit comprend de jour en jour la situation – il l’exprime avec ses mots, de manière imagée, chez une psychologue et chez une orthophoniste où on le voit progresser. En écoutant sa famille recomposée d’une oreille discrète, Kaleb découvre la violence de son monde en même temps que la solidarité et la combativité qui l’aideront à la dépasser.
Le Monde de Kaleb de Vasken Toranian, JHR Films (N. C.), sortie le 2 novembre