Si vos réunions de famille suintent la banalité, vous aurez bientôt l’occasion de vous rattraper avec celles, pleine de panache, de Philippe Garrel. L’heure de l’inventaire semble avoir sonné pour le cinéaste de 74 ans, dont le dernier film sera hanté par une fièvre généalogique. Le Grand chariot réunira en effet Louis Garrel, qui a déjà joué sept fois devant la caméra de son père (notamment dans le crépusculaire Les Amants réguliers), mais aussi Esther (L’Amant d’un jour) et Léna (Les Amandiers).
Le pitch ? Une fratrie d’artistes marionnettistes, dont la passion a été initiée par une grand-mère toujours vivante, est bouleversée le jour où leur père décède. Toute ressemblance avec des personnages réels n’est pas fortuite – le propre père de Philippe, Maurice Garrel, fut marionnettiste avant de devenir comédien.
Louis Garrel : « Dans la vie, tout commence souvent par le jeu »
D’après un premier extrait du film dévoilé par Deadline, dans lequel cette fratrie s’aime et se déchire, pris d’élans romanesques, le cinéaste devrait explorer les liens intergénérationnels, et le poids parfois lourd de la transmission. On compte sur Philippe Garrel, connu pour sa grammaire à la fois très épurée et virtuose (de longs plans fixes et un réalisme rugueux à la Eustache) pour faire de cette autofiction intime une fresque universelle sur la création comme héritage et partage.