Née à Détroit en 1932 dans une famille juive d’origine russo-polonaise, Piper Laurie – née Rosetta Jacobs – commence sa carrière au début des années 1950 par des rôles pour Universal. Elle tient son premier rôle à 17 ans dans Louise (1950) aux côtés de Ronald Reagan, dont elle joue la fille – elle entamera avec lui, alors âgé de 39 ans, une relation qu’elle décrira avec raillerie dans ses mémoires Learning to Live Out Loud. Déçue du peu de rôle intéressants qu’on lui offre à Hollywood, elle s’installe à New York, où elle travaille pour la télévision.
Quelques nominations aux Emmy Awards lui permettent un retour en grâce au cinéma, dans L’Arnaqueur (1961) de Robert Rossen, aux côtés de Paul Newman, pour lequel elle est nommée aux Oscars. Puis viennent les années Woodstock, dans le sillage du mouvement pour les droits civiques et contre la guerre au Vietnam : elle quitte les radars du cinéma pour s’installer dans une ferme avec le critique de cinéma Joseph Morgenstern.
Elle ne revient que pour son rôle le plus iconique, dans Carrie (1976) de Brian de Palma : elle y joue une mère carrément illuminée, qui par bigoterie séquestre sa fille pour éviter qu’elle soit mise en contact avec le Mal – mal lui en prend car ça finit en bain de sang. Piper Laurie est géniale en sainte nitouche fanatique, jouant de ses yeux exorbités et de sessions prières un poil trop dévotes. Elle est une nouvelle fois nommée aux Oscars pour ce rôle.
Parmi tous ses rôles, Piper Laurie est aussi connue en France pour avoir campé Catherine Packard Martell dans Twin Peaks (1990) de David Lynch et Mark Frost, qu’elle campe avec un air sarcastique qu’on adore. On se souvient aussi d’elle dans un film qu’on aime beaucoup, The Faculty (1997), où elle brillait en prof d’art remplacée par un alien – sans expression et toujours flippante.
Archive : dans les coulisses de la saison 3 de « Twin Peaks »
Image de couverture : Piper Laurie dans Twin Peaks