La révélation Adam Bessa irradie la couv’ de notre nouveau numéro

Dans « Les Fantômes » de Jonathan Millet (présenté à la Semaine de la critique cette année, en salles le 3 juillet), le jeune comédien impressionne par son charisme juvénile. Destiné au football, le comédien nous explique comment sa formation à l’AS Monaco lui a inculqué la discipline nécessaire à son jeu tout en nuances.


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ÉDITO • Toujours mystérieux, Adam Bessa n’a pas pour autant l’air buté. Quelque chose dans la pliure de ses yeux, la manière de placer son regard, la douceur de ses traits et la précision de ses gestes lui donne l’air lointain, comme s’il avait plusieurs longueurs d’avance sur nous, que lui seul voyait une forme de vérité. Il était sans conteste l’acteur idéal pour incarner ce personnage de réfugié syrien en quête éperdue de son bourreau, à Strasbourg, dans le captivant film de Jonathan Millet Les Fantômes.

CANNES 2024 · « Les Fantômes » de Jonathan Millet : sortir des limbes

Repéré dans Harka de Lotfy Nathan (2022) en jeune contrebandier tunisien qui se bat pour protéger ses soeurs face aux injustices d’un gouvernement qui a délaissé la jeunesse, il irradiait déjà de cette force à la fois tranquille et juvénile, ce charisme de jeune homme qui a déjà trop enduré. L’histoire des Fantômes, Adam Bessa – qui a appris l’arabe syrien pour le rôle – nous a confié ne l’avoir « jamais lue avant ». Un tel film, sombre et hanté, en ouverture de la Semaine de la critique de Cannes, en mai, était un pari.

C’était le cas de nos plus grandes découvertes du Festival, des films engagés, novateurs : la comédie musicale Emilia Pérez de Jacques Audiard, sur une narcotrafiquante mexicaine en transition (qui a valu à son casting féminin un Prix d’interprétation collectif, couronnant pour la première fois une femme trans, l’Espagnole Karla Sofía Gascón) ; le body horror fou The Substance de Coralie Fargeat, avec une Demi Moore revenante dans un rôle jusqu’au-boutiste dément ; l’immense Les Graines du figuier sauvage du réalisateur iranien dissident Mohammad Rasoulof, qui montre le mouvement « Femme, vie, liberté » de l’intérieur ; le thriller Eat the Night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, romance gay et mélo halluciné sur fond de jeu vidéo ; le film musical queer d’Alexis Langlois, avec ses vieilles divas, son histoire d’amour lesbienne et ses prothèses XXL.

Dans ce numéro, on revient en profondeur, en textes et en photos, sur nos coups de coeur et le palmarès de la sélection officielle. La preuve que le cinéma a encore une force d’incarnation et de discours, avec sa capacité à laisser entrer les monstres, les fantômes et autres freaks pour mieux nous libérer de la peur. • TIMÉ ZOPPÉ

AU SOMMAIRE DU N°207

EN BREF 🏃‍♀️

ENTRETIEN DU MOIS – JR

QUEER GUEST – JEFFREY FRIEDMAN

NOUVELLES STARS – MEGAN NORTHAM & MATHIEU MOREL

CINÉMA 🎬

EN OUVERTURE – ADAM BESSA POUR LES FANTÔMES

RETOUR DE CANNES – PALMARÈS, COMPTE RENDU ET PHOTOS

INTERVIEW – JODIE COMER

PORTFOLIO – NAPOLÉON D’ABEL GANCE

CINEMASCOPE : LES SORTIES DU 12 JUIN AU 10 JUILLET

CULTURE 🎨

SON – DU BAND A LA BANDE (ORIGINALE)

EXPO – ABRAHAM POINCHEVAL

Comme d’habitude, vous pouvez récupérer gratuitement la version papier dans tous les mk2. Pour les digital natives, rendez-vous ici, pour vous dégoter la version pdf !

Image : © Julien Liénard pour TROISCOULEURS