« Juliette, 20 ans, doit savoir chanter et jouer de la musique », indique l’annonce de casting de L’Envol. « C’est rigolo, on dirait toi », s’amuse son père, comédien de spectacle de rue et jazzman. Intriguée, Juliette Jouan décide de se prêter au jeu. Dans sa chambre, elle bricole des vidéos « à l’arrache » demandées par la production, dont une dans laquelle elle reprend au piano L’Accordéoniste d’Édith Piaf. Quelques allers-retours à Paris, et la voilà engagée dans le rôle-titre du nouveau film de Pietro Marcello (Martin Eden). Ensemble, ils remanient les contours de ce personnage de rêveuse solitaire qui lui ressemble, pour lui donner plus de place, de liberté, mais aussi de modernité.
« L’Envol » de Pietro Marcello : un conte musical hypnotique
Dans la vie, Juliette Jouan, diplômée d’une double licence d’anglais et de cinéma (grande fan d’animation, elle cite Coraline de Henry Selick en favori), est bel et bien musicienne. Elle a connu la rude exigence des cours du conservatoire (« Ce n’était pas facile, mais je ne regrette pas d’avoir tenu », nous confie-t-elle, affichant un large sourire et une sérénité amusée) et adore jouer avec son groupe des reprises de Michael Jackson. Sur son ordi, elle compose aussi ses propres chansons (dont une écrite pour le film), se cherche, explore les genres, citant le collectif de rap rennais Columbine, le groupe de rock Feu! Chatterton ou la chanteuse Jeanne Added en références. Galvanisée par l’expérience de la scène, elle pourrait bien poursuivre avec le théâtre. En parallèle du cinéma : « J’aimerais bien que ça continue, cette histoire. » Nous aussi.
L’Envol de Pietro Marcello, Le Pacte (1 h 40), sortie le 11 janvier
Photographie : Julien Liénard pour TROISCOULEURS