« La Colline où rugissent les lionnes » de Luàna Bajrami : premier film farouche d’une jeune prodige

Âgée d’à peine 20 ans, l’actrice française née au Kosovo Luàna Bajrami, révélée par L’Heure de la sortie et Portrait de la jeune fille en feu, passe derrière la caméra avec un flamboyant récit d’émancipation féminine, présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes.


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Dans une région reculée du Kosovo, trois jeunes filles se dressent face aux injonctions à mener une vie rangée, conforme à la reproduction sociale. De la même génération que la réalisatrice, elles refusent de se soumettre à ces schémas pour trouver leur propre vérité…

La Colline où rugissent les lionnes est un essai prometteur sur la féminité conquérante, à mille lieues des figures consensuelles qui guettent les premiers films : tout passe dans le regard aussi aimant que vorace de la cinéaste. Densité des corps, dont la féminité est libérée de toute emprise esthétique, de tout artifice – pas de maquillage, pas de soutien-gorge.

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La jeune cinéaste les filme comme on filmerait l’ondulation des grands félins, prêts à bondir par instinct de survie. C’est qu’il s’agit bien, sur cette terre brûlée, de trouver la force de vivre : en rugissant en chœur, les filles transcendent l’ennui par la sororité et font de leur condition une fierté.

Voilà un beau geste de la part d’une jeunesse qui a des choses à dire, Luàna Bajrami inventant trois amazones à son pays d’origine, éclairant d’une lumière quasi mystique les problématiques de sexisme et de misère sociale qui l’agitent.

La Colline où rugissent les lionnes de Luàna Bajrami, Le Pacte (1 h 23), sortie le 27 avril

Image: © OrëZanë Films – Vents Contraires – Acajou Productions