Dans une région reculée du Kosovo, trois jeunes filles se dressent face aux injonctions à mener une vie rangée, conforme à la reproduction sociale. De la même génération que la réalisatrice, elles refusent de se soumettre à ces schémas pour trouver leur propre vérité…
La Colline où rugissent les lionnes est un essai prometteur sur la féminité conquérante, à mille lieues des figures consensuelles qui guettent les premiers films : tout passe dans le regard aussi aimant que vorace de la cinéaste. Densité des corps, dont la féminité est libérée de toute emprise esthétique, de tout artifice – pas de maquillage, pas de soutien-gorge.
Luàna Bajrami, quelle cinéphile es-tu ?Luàna Bajrami : tableau d’honneur
La jeune cinéaste les filme comme on filmerait l’ondulation des grands félins, prêts à bondir par instinct de survie. C’est qu’il s’agit bien, sur cette terre brûlée, de trouver la force de vivre : en rugissant en chœur, les filles transcendent l’ennui par la sororité et font de leur condition une fierté.
Voilà un beau geste de la part d’une jeunesse qui a des choses à dire, Luàna Bajrami inventant trois amazones à son pays d’origine, éclairant d’une lumière quasi mystique les problématiques de sexisme et de misère sociale qui l’agitent.
La Colline où rugissent les lionnes de Luàna Bajrami, Le Pacte (1 h 23), sortie le 27 avril
Image: © OrëZanë Films – Vents Contraires – Acajou Productions