En ce dimanche d’élections européennes, qui ont vu le Rassemblement National arriver en tête avec un score inédit (le parti d’extrême droite a obtenu 31,42% des voix), Emmanuel Macron a pris tout le monde par surprise en actant la dissolution de l’Assemblée nationale, puis la tenue d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet, procédure autorisée par l’article 12 de la Constitution.
Comme l’a pointé l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche, devenue une des plus puissantes porte-paroles du mouvement MeToo en France, tous les projets de loi et les travaux parlementaires en cours s’en trouvent impactés. Dont la commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le monde du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant et de la mode, ainsi que les travaux portant sur la protection de l’enfance.
Sur son compte Instagram, celle qui a énormément contribué à sensibiliser l’opinion publique et les professionnels de l’industrie sur ces sujets a dénoncé cet arrêt brutal.
UN TRAVAIL AU LONG COURS INTERROMPU BRUTALEMENT
Judith Godrèche s’est battue pour imposer dans l’agenda politique le sujet des violences sexistes et sexuelles. En mars dernier, l’actrice créait une adresse mail dédiée (moiaussijudith@gmail.com), visant à récolter des témoignages de victimes – elle aurait reçu 5 000 messages en quinze jours.
Le 2 mai, l’Assemblée nationale approuvait à l’unanimité la création d’une commission d’enquête sur les abus et violences dans le cinéma, l’audiovisuel, mais aussi dans le spectacle vivant, la mode et la publicité. Dédiée à étudier les mécanismes des abus et violences dont sont victimes enfants et adultes dans les secteurs culturels, cette commission s’était donnée six mois pour déterminer de manière très concrète les défaillances qui permettent à ces abus de se produire, et de proposer des mesures législatives pour mieux les encadrer. Les comédiennes Marie Gillain et Anna Mouglalis ont d’ailleurs été auditionnées le 4 juin dernier. En novembre, cette commission d’enquête devait rendre son rapport consultatif.
Conséquences de la dissolution : l’examen des projets de lois et travaux parlementaires est à l’arrêt et la reprise des débats dépendra du résultat des prochaines législatives. « Il était une fois : une délégation aux droits des enfants, une commission d’enquête sur les violences dans le monde de la culture, une commission d’enquête sur l’ASE. Ce soir le Président a tout balayé », regrette l’actrice et réalisatrice dans sa story Instagram.
Les auditions parlementaires, en présence de professionnels et de témoins, devaient débuter ce lundi 10 juin, à 14h30, comme le signale le site de l. Un rendez-vous qui n’aura donc pas lieu.
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