Aux chemins tout tracés, Chéries-Chéris préfèrera toujours ceux de traverse. Fuir les normes de genre et de sexualité écrasantes, les obscurantismes, ou les modes de vie un peu trop bien rangés, c’est ce que promet cette nouvelle programmation. Le festival s’ouvre fiévreusement avec le déchirant Le Lycéen de Christophe Honoré, fuite parisienne d’un ado gay endeuillé.
« Le Lycéen » de Christophe Honoré s’offre une bande-annonce romanesque
En compétition longs métrages de fiction, Loup & chien de la Portugaise Cláudia Varejão suit l’odyssée lesbienne émancipatrice d’Ana, qui quitte son île imprégnée de pesantes traditions, et rencontre Cloé et une communauté queer où elle s’épanouit. Dans la même compétition, Pornomelancolia de l’Argentin Manuel Abramovich (Grand Prix de la compétition internationale au FIFIB cette année) interroge l’évasion mélancolique d’un sex-influenceur dans le virtuel.
Une réflexion aussi abordée dans le programme de courts trans : le film Diva pose la possibilité d’une rencontre à des milliers de kilomètres par l’intermédiaire du web, celle du réalisateur Nicolas Cilins avec les vidéos YouTube d’une influenceuse trans vietnamienne qui le fascinent et qui lui inspirent un film. Enfin, on sera très attentifs aux courts L’Attente d’Alice Douard (mention du jury compétition courts métrages au FIFIB) et Léo la nuit de Nans Laborde-Jourdàa, car elle et lui inventent leurs propres passages pour faire famille hors de l’hétéropatriarcat.