À 25 ans, Jen est une jeune femme comme les autres. En colocation avec sa meilleure amie Carrie, exaspérée par sa famille, à la recherche d’un travail mieux payé et pas contre l’idée de trouver un amant plus respectueux que le bellâtre actuel qui l’ignore. Peut-être un peu plus maladroite que la moyenne, certes, mais une jeune femme comme les autres… à une exception près. Dans un monde où tous les individus majeurs en développent un, Jen n’a aucun super-pouvoir.
De ce point de départ original, la jeune scénariste irlandaise Emma Moran tire une hilarante série, résolument moderne et piquante, dans laquelle on parle sans filtre d’orgasme et de règles. Confrontée à une recruteuse qui a le pouvoir de faire dire toute la vérité à ses interlocuteurs, Jen, interrogée sur son principal défaut, est obligée d’admettre qu’elle ne se lave pas toujours les mains en sortant des toilettes… et qu’elle est peut-être un peu raciste. Lorsqu’elle veut rendre le sourire à sa colocataire, Carrie, capable de faire parler les morts à travers elle, convoque Adolf Hitler pour qu’il constate que « les Juifs se portent très bien » et que les couples mixtes sont légion.
Bien sûr, ce monde parallèle n’est que le miroir du nôtre. Et le désespoir de Jen, qui ne rentre pas dans le moule et hésite sur la direction à donner à sa vie, a une résonance universelle. L’écriture d’Emma Moran est d’ailleurs tout aussi habile dans le registre dramatique, avec un arc narratif autour du deuil particulièrement réussi. La qualité d’Extraordinary tient enfin à son casting pétillant, à commencer par l’excellente Máiréad Tyers (aperçue dans Belfast l’an dernier). Ajoutez une bande-son qui fait le tour des pépites rock des années 1980 à nos jours, et vous obtenez la recette de la série feel good de la rentrée.
Extraordinary, sur Disney+, dès le 25 janvier