Afin de mettre en scène ce périlleux voyage à travers le Multivers, les Studios Marvel ont de nouveau fait appel à Sam Raimi (réalisateur des trilogies Evil Dead, à partir de 1881 et Spider-Man, à partir de 2002), qui pose son regard sombre sur le Doctor Strange et sa cour de personnages fantaisistes, imaginés par Steve Ditko et Stan Lee dans les années 1960.
Sur la musique de Danny Elfman (Charlie et la Chocolaterie, Spider-Man) – qui mélange sonorités orientales, riffs de guitare bien énervés et thèmes Marvel propres à chaque personnage, – Wanda Maximoff aka la Sorcière Rouge, perd la boule en s’imaginant vivre dans un univers parallèle avec ses deux enfants, qui n’existent pas dans son monde d’origine.
Elizabeth Olsen incarne brillamment cette jeune femme ayant tout perdu et embrassant une folie destructrice à chaque revirement de situation. La mini-série Wanda Vision, diffusée l’an passé sur Disney + posait d’ailleurs les prémices de ce personnage complexe, oscillant entre empathie et cruauté aveugle.
Flashback : George A. Romero et Sam Raimi posant sous le soleil de Cannes en 1982
Sam Raimi reprend la recette du blockbuster MCU, qui fonctionne si bien depuis plusieurs années, en y ajoutant sa patte lugubre, empreinte d’un sensibilité horrifique qui lui est chère. Ainsi les forces mystiques, contrôlées (ou non) par les personnages mutants et magiques, se manifestent sous la forme de brumes obscures et insidieuses, de vapeurs éthérées, plus inquiétantes qu’à l’accoutumée.
Néanmoins, la production Marvel obéit toujours à un principe de dualité drastique. D’un côté les forces du Mal cherchent le Darkhold, un grimoire de magie noire qui corrompt l’âme de celui qui l’utilise ; de l’autre, les défenseurs du Bien enquêtent sur le Livre des Vishanti. Souvent, l’intrigue narrative peine à décoller de cette adversité sommaire.
Wes Anderson dirigera Benedict Cumberbatch dans l’adaptation d’une nouvelle de Roald Dahl
Une touche d’humour, devenue la marque de fabrique des récents films de la MCU, est bel et bien présente. Quant à Sam Raimi, il réhausse d’un échelon la qualité du film, en matérialisant esthétiquement les doutes du Doctor Strange par des effets spéciaux exubérants et ombrageux.
Doctor Strange in the Multiverse of Madness de Sam Raimi, The Walt Disney Compagny (2h 06min), sortie le 4 mai
Image: © Marvel Studios 2022. All Rights Reserved.