Dans The Substance de Coralie Fargeat, extraordinaire body horror féministe, Demi Moore incarne une actrice broyée par le jeunisme d’Hollywood et qui décide d’avoir recourt à une mystérieuse substance pour générer une meilleure version d’elle-même. Sans concession, le film tacle l’industrie, et certains de ses représentants (on y retrouve un dénommé Harvey).
Hier soir, elle était présente à la Cinémathèque française pour une masterclasse, à l’occasion de l’avant-première du film. Revenant sur ce rôle jouissif, elle s’est aussi livrée sur la vision qu’elle a de son pays, à la veille d’élections présidentielles cruciales qui ont finalement porté Donald Trump à la tête du pays.
LA SEXTAPE · Demi Moore, la femme visible dans « The Substance »
« L’Amérique est bâtie par des puritains, des fanatiques religieux et des criminels », a-t-elle déclaré, comme le rapporte Variety. « [Et] c’est ce que l’on voit en quelque sorte avec nos élections actuelles. »
Dans le film, le corps de l’actrice de 61 créé un trouble, vient rappeler la sensualité des courbes féminines. « Je n’ai jamais compris comment on peut célébrer le corps dans l’art, mais le craindre au cinéma. Il y a beaucoup de peur autour du corps en Amérique. C’est quelque chose que je n’ai jamais compris, auquel je ne me suis jamais identifiée », a analysé l’actrice, qui livre une performance électrique, ultra puissante.
La cinéaste Coralie Fargeat, également présente lors de cette avant-première, n’a pu qu’appuyer les dires de son actrice. Elle s’est aussi exprimée sur ce « voyage très personnel », élaboré à partir de ce qu’elle a pu vivre et observer dans sa vie concernant les attentes autour du corps des femmes et de leurs comportements.
Coralie Fargeat : « J’aime créer des images assez fortes pour parler d’elles-mêmes »
Transgressif jusqu’au bout des ongles, c’est l’ADN de The Substance, le même que son actrice Demi Moore, qui a tenu a remercier Coralie Fargeat pour cette expérience, et qui, sous de nombreux applaudissements, a mis tout le monde d’accord : « Je veux que nous arrêtions de nous étonner du potentiel des femmes. » La messe est dite. Courez voir le film.
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