Le Havre d’Aki Kaurismäki (2011)
C’est l’histoire de Marcel Marx, un cireur de chaussures, qui, un jour, a été écrivain. Alors qu’il a fait le deuil de ses ambitions et vit paisiblement sa vie entre le bar et sa femme Arletty, il tombe sur un jeune gamin, un migrant, qu’il prend sous son aile. Avec ce film, c’est un peu nous que Kaurismäki prend sous son aile et il faut dire que l’on en a besoin. Conte de fée social, ode à la solidarité et à la résistance, Le Havre bouleverse et enchante.
« Les Feuilles mortes » d’Aki Kaurismäki : l’espoir contre-attaque
Hamburger film sandwich de John Landis (1977)
Avec sa bande, qui allait devenir mondialement connue sous l’acronyme ZAZ, John Landis signe un premier film fou qui a littéralement révolutionné la comédie américaine. Dans un déferlement de saynètes absurdes, il détourne les programmes d’une soirée de zapping ordinaire et enchaîne fausses pubs, parodies de films de fesses et de Kung-fu, de bulletins météo ou encore de JT saccagé par un gorille sexuellement frustré. C’est une œuvre fondatrice, allègrement pillée (elle est la bible d’Alain Chabat) et ça donne envie de danser la carioca.
« Hamburger Film Sandwich » de John Landis
Get Out de Jordan Peele (2017)
Chris, un jeune photographe afro américain, part en week-end avec sa fiancée pour rencontrer ses beaux-parents un peu trop WASP pour être honnêtes. Très vite, le vernis de bien-pensance américaine se craquèle et le weekend vire au cauchemar total, gore et totalement tordu, sur fond de racisme systémique. Pour son premier film, Jordan Peele avait tout de suite frappé fort avec cette satire politico horrifique. Ce fut un carton au box-office et la naissance d’un grand cinéaste. Get Out est un film follement divertissant, qui nous apprend à voir.
Matthias et Maxime de Xavier Dolan (2019)
Le huitième film de Xavier Dolan s’ouvre comme une chronique post adolescente légère, un film de potes à la virtuosité décontractée pour dire adieu, tant qu’il est encore temps, à la belle vingtaine. Mais un baiser de fiction entre deux d’entre eux, Matthias et Maxime, va peu à peu envahir le film de leurs silences, de leurs élans brisés, car les deux amis meurent lentement de ne pas pouvoir s’aimer. On bascule alors dans un mélo déchirant, érotique et désespéré qui offre, en creux, une réflexion sur la norme. P.S. : Reviens, Xavier ! xoxo.
Xavier Dolan : « J’ai l’impression d’avoir bouclé la boucle avec toutes mes obsessions »
Ready Player One de Steven Spielberg (2018)
Il est vertigineux de voir Spielberg s’attaquer férocement à la nostalgie de la culture geek des eighties qu’il a lui-même très largement contribué à façonner. Ready Player One nous plonge dans l’univers du gaming de manière inédite, spectaculaire et sombre. Nous sommes en 2045, la terre est au bord du chaos, les gens trouvent du réconfort dans l’OASIS, un monde virtuel créé par James Halliday. À sa mort, il promet le monde virtuel à celui qui trouvera un œuf de Pâques numérique caché dans l’OASIS. La chasse au trésor peut commencer.