Après le drame en costumes (La Princesse de Montpensier) et le thriller dans le bayou (Dans la brume électrique), Bertrand Tavernier revient avec Quai d’Orsay à ses premières amours : la comédie satirique. S’il s’était déjà amusé à égratigner la bien-pensance des notables dans Que la fête commence…, il trouve dans l’adaptation de cette bande dessinée à succès de quoi singer les rouages déglingués de l’administration française. Très fidèle au récit original, le film suit le parcours d’Arthur Vlaminck, jeune diplômé propulsé responsable des discours au ministère des Affaires étrangères.
Là, au milieu d’une flore en forme de couloirs interminables, il fait la rencontre d’une faune éclectique – de la secrétaire résignée au chef de cabinet spirituel, de la chargée de mission aux dents longues au bureaucrate rigolard –, avec laquelle il va devoir composer. Mais ce n’est rien comparé à l’animal politique qui règne sur ce petit monde, le ministre à la crinière et aux aphorismes rugissants Alexandre Taillard de Worms (formidable Thierry Lhermitte). Gentiment moqueur, le film se savoure comme un divertissement joyeusement absurde dans lequel la politique ressemble à un cartoon de Tex Avery.
Pour voir le film, cliquez ici.
Image (c) Etienne George