Alors qu’un orage se déchaîne dehors, seule dans une maison reculée, le personnage joué par Sonia Ichti se languit de celui incarné par Clotilde Hesme, dont elle garde une photo au pied de son lit. Il y a quelque chose qui bout en elle, l’absence de l’être aimé vire à l’obsession, et Hélène Delage filme cette attente comme une effrayante scène de possession.
Tandis que peu à peu la maison prend l’eau, l’héroïne hantée finit par projeter le retour de son amante – la musique chaotique s’apaise. Hélène Delage filme ces retrouvailles fantasmées en balayant la pièce d’un panoramique circulaire, qui rappelle celui utilisé par Chantal Akerman dans son court La Chambre (1972), autre huis clos qui affirme comme ici un rapport au temps confus, brouillé.
Le retour à la réalité sera synonyme d’une explosion de rage, de violence, où l’héroïne finira par plonger dans une nuit aussi profonde qu’abstraite.