Théo Cholbi : « J’aime le mot « communauté » quand c’est dans la marginalité »

[INTERVIEW] Avec sa musique grunge, rap et dark-wave sous le pseudo Süeür ou en tant qu’acteur dans des films comme Permanent Green Light de Zac Farley et Dennis Cooper, Théo Cholbi sait flirter avec la rage. En dealer amoureux dans « Eat the Night », il la sertit d’une douceur et d’une fragilité bouleversantes.


Pour toi, c’est quoi faire bloc, communauté ?

J’aime le mot « communauté » quand c’est dans la marginalité – les communautés bien intégrées à la société me font peur.

« Eat The Night », ce qu’on sait du film de Caroline Poggi et Jonathan Vinel sélectionné à la Quinzaine des cinéastes

Les livres de Guillaume Dustan, Al Pacino dans Panique à Needle Park… Comment t’ont travaillé les références que Jonathan Vinel et Caroline Poggi t’ont données pour ton personnage ?

Dustan, j’avais le bouquin sur ma table de chevet, avec aussi Demande à la poussière de John Fante, et des poèmes de Pier Paolo Pasolini. On a beaucoup de goûts communs dans le punk et le hip-hop génération 1990-2000 avec Caro et Jonathan, et ils s’y connaissent beaucoup plus que moi en electro. Au casting, on a parlé de Death Grips, ce groupe extraterrestre.

Quels points communs entre ta musique et leur univers ?

Je ne sais pas si c’est la musique qu’ils écoutent, mais en tout cas ils sont venus à deux concerts, ça faisait du bien de les voir. Le point commun, c’est le dark avec une brèche de lumière.

Décris-toi en trois personnages de fiction…

Patrick Dewaere dans Un mauvais fils de Claude Sautet, Rusty James dans Rumble Fish de Francis Ford Coppola, et les personnages qu’incarne Gena Rowlands.

Le film qui raconte le mieux la jeunesse ?

My Own Private Idaho de Gus Van Sant ou Stand by Me de Rob Reiner. En tout cas, ça se place chez River Phoenix. La façon dont il travaillait ses rôles, ses mimiques, ses césures, c’était un énorme talent.

Le film dans lequel tu aimerais vivre ?

Dead Man de Jim Jarmusch. Peut-être que j’aimerais vivre une journée en noir et blanc.

Image : © Julien Liénard pour TROISCOULEURS