Rebeka Warrior : « Si le temps ne s’arrête pas, c’est que c’est raté. C’est que c’est le jour ! »

[DANS LA FÊTE] Figure de l’electro avec ses groupes Mansfield.TYA, Sexy Sushi et Kompromat, elle était présidente du jury formats courts du Champs-Élysées Film Festival fin juin et signe la B.O. de « Paula » d’Angela Ottobah (en salles le 19 juillet). Elle s’est confiée sur ses beaux souvenirs de la nuit, au cinéma comme dans la vie.


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Cet article fait partie du dossier DANS LA FÊTE, publié dans le magazine n°199. Retrouvez tous les autres en suivant ce lien.

Rebeka Warrior, quelle place occupe la nuit dans votre vie ? 

 Toute la place ! C’est important pour moi de vivre la nuit, autant pour fréquenter des gens que pour la musique, les sorties ou les créatures de la nuit. Comme le reste du monde est fermé, on ne peut pas pratiquer les mêmes activités. Les activités nocturnes sont plus centrées sur les gens, la musique, la fête, les émotions plutôt que sur le travail et la consommation. Il y a vraiment une population qu’on appelle la population de la nuit et dont je fais partie. On les croise la nuit parce qu’on sort dans les mêmes clubs mais on n’a pas leur numéro. Ça va à l’encontre d’un type de relation très normé et c’est ça qui me plaît le plus. 

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Quels sont vos endroits favoris pour faire la fête à Paris ? 

Je ne vais quand même pas vous donner tous mes spots ! Je fréquente beaucoup les bars de quartier, pour retrouver les copains en début de soirée. Les salles de concerts aussi, évidemment, parce que j’aime écouter de la musique live. Ma salle préférée, à Paris, c’est La Station. Elle est un peu roots, il y a des libertés qu’on ne retrouve pas dans certaines autres salles. Et puis l’équipe technique fait un très bon boulot pour essayer de maintenir une qualité d’écoute et de musique. Sinon, je sors pas mal en club, mais pas forcément à Paris. À Paris, c’est un peu la dèche. Heureusement, il se trouve que je fais un métier qui me fait quand-même beaucoup voyager.

À voir : le clip ultra rêveur de KOMPROMAT (Rebeka Warrior + Vitalic) réalisé par Bertrand Mandico

Vous souvenez-vous d’une nuit où le temps s’est arrêté ?

La nuit on recrée des moments d’éternité. C’est un peu mystique et méta, le temps s’arrête avec les amis, la musique, la transe… C’est ce qu’on va chercher. Si le temps ne s’arrête pas, c’est que c’est raté. C’est que c’est le jour ! Souvent le temps reprend quand on voit les premières lumières du soleil. Tout le monde se met à crier “au secours, baissez les rideaux” comme des vampires (Rires). Quand le temps reprend, c’est le pire moment pour moi. 

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Quelle est votre scène de club préférée au cinéma ? 

Les réals aiment bien mettre la fête au cinéma, mais charité bien ordonnée, je commence par moi-même. J’ai fait la musique d’un film qui s’appelle À mon seul désir de Lucie Borleteau (2023). Il y a pas mal de scènes de club de strip-tease, avec des comédiennes qui jouent très très bien, je trouve. J’ai écrit le morceau Club Eternity pour ce film. Il est pas mal donc voilà, je vais mettre ce morceau ! 

Quel film vous donne envie d’aller faire la fête ?

Tous les films d’Alexis Langlois, parce qu’ils sont weird, ils sont fous, ils sont queer, ils sont extravagants. On y trouve des créatures, avec tous les visages possibles et inimaginables. C’est ça qui m’excite le plus dans le fait de sortir. 

Crédit image : Nadine Fraczkowski

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