Situé dans un immeuble où l’art occupe une place essentielle et centré autour d’un réalisateur, Byung-soo, Walk Up déroule autant de tranches de vie qu’il y a d’étages. Découpé en quatre chapitres, le film suit les déplacements de Byung-soo dans le bâtiment étroit, reflets de sa trajectoire professionnelle et sentimentale. D’abord déroutantes, les ellipses mettent progressivement en valeur son évolution et ses conflits intérieurs.
Les conversations, plus ou moins ivres, avec les autres habitants lui permettent de partager insécurité, rires, confidences et désaccords, avec toujours la même sensation d’authenticité inhérente au cinéma de Hong Sang-soo. La précision des dialogues, la place accordée aux silences et le sens de l’écoute des personnages participent à faire jaillir cette émotion dans des instants hors du temps, notamment lorsque le désir entre deux personnages irradie dans un long regard échangé d’un bout à l’autre d’un plan large.
À travers cette mise en scène contemplative, Walk Up exprime tout en nuances les réflexions sur le cinéma et les frustrations personnelles de ses protagonistes troublants de sincérité.
SUPERCUT : Hong-Sang Soo, l’art de la bonne descente
Walk Up de Hong Sang-soo, Capricci Films (1h37), sortie le 21 février