On se croirait presque dans un épisode de la série dystopique Black Mirror. Dans quelques décennies (pas plus), la nature ne sera plus qu’un lointain souvenir, et l’intelligence artificielle agira partout, au travail comme chez soi. C’est en tout cas le monde inventé par la cinéaste Sophie Barthes, dont le film The Pod Generation suit les démarches d’un couple new-yorkais pour faire un bébé… dans un œuf biomécanique imitant l’utérus et vendu par une entreprise high-tech.
Emilia Clarke (Game of Thrones) et Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave) forment ce duo aux opinions contraires : elle est une employée modèle suivie par une thérapeute I.A. (cousine de HAL dans 2001 : l’odyssée de l’espace), lui est un botaniste marginal au sein de son université. Mais la cinéaste a l’intelligence de faire évoluer leur pensée au contact du « pod », pour mieux signifier que la parentalité est un sinueux chemin mental.
Dans les tons crémeux et caressants de sa photographie, qui rappellent ceux d’une chambre d’enfant, The Pod Generation étudie sérieusement la dimension politique de l’organe utérin : « L’utérus est la question la plus importante de notre histoire », affirme un personnage secondaire. La démonstration faite par le film est plus que convaincante.
The Pod Generation de Sophie Barthes, Jour2fête (1 h 51), sortie le 25 octobre.