La prouesse de The First Slam Dunk découle d’un choix narratif audacieux. En restreignant la quasi-intégralité du long métrage au temps unique du match en question, Takehiko Inoue inverse la logique dramatique réservée aux films de sport. La vie en dehors du stade est reléguée au second plan pour ne surgir que par flashs et dramatiser ce qui importe vraiment : l’action sur le parquet. L’enjeu premier de l’animation est alors de reproduire avec fidélité la gestuelle du basket.
Pour autant, ce réalisme s’intéresse moins au jeu en tant que tel qu’à la performance. Les petites spécificités du match sont gommées au profit du rendu sensoriel : la brutalité des chocs, la beauté d’une passe, la surprise d’une feinte. Ce lyrisme sportif tend même vers une forme d’abstraction : ce qui est extérieur au parquet est insonorisé, renforçant l’impression d’évoluer dans un espace irréel. Le travail d’Inoue a donc plus à voir avec l’identité profonde du basket. Se rapprocher du temps réel lui permet de jouer sur l’étrange plasticité qui le caractérise : les secondes s’étirent ou se contractent, les mouvements s’accélèrent puis se figent ; le sport est ramené à son principe d’élévation et de suspension.
The First Slam Dunk de Takehiko Inoue, Wild Bunch (2 h 04), sortie le 26 juillet