La tension est immédiate. Dès son ouverture, Tatami pose les bases de ce qui sera son identité visuelle et narrative. Un format carré, revêtu d’un noir et blanc profond et expressif ; une alternance de plans très serrés sur des visages et de longues prises caméra à l’épaule pour suivre les personnages dans des dédales ; un impressionnant travail sur le son, tantôt clair, tantôt brouillé pour se recentrer uniquement sur les souffles des personnages.
Zar Amir Ebrahimi : « Dans deux ou trois ans, on aura une nouvelle vague de cinéma iranien. »
Tous les codes du film de sport sont là : un enjeu majeur (les Championnats du monde de judo à Tbilissi, en Géorgie), une athlète qui pourrait créer la surprise (Leila, Iranienne qui n’a jamais été aussi en forme), sa coach aussi motivée qu’elle, Maryam, et un grain de sable dans la machine, Shani Lavi, concurrente israélienne.
Mais, et c’est là que le film bifurque vers le thriller politique, ce n’est pas elle directement qui menace Leila. Le régime iranien lui ordonne d’abandonner avant le match pour éviter toute rencontre. Tatami suit alors, à un rythme trépidant, en préférant la subtilité et la douleur au triomphe facile, le combat d’une femme à laquelle on ne nie pas seulement le droit d’être la plus forte, mais simplement celui d’exister.
Tatami de Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv, Metropolitan FilmExport (1 h 43), sortie le 4 septembre