« Sergent Major Eismayer » de David Mayer : au corps à corps

Le cinéaste David Wagner observe se craqueler le carcan de la virilité hégémonique à travers le parcours d’un officier de l’armée autrichienne qui tombe in love d’une jeune recrue dans le sensible « Sergent Major Eismayer ».


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À quel point l’amour peut vous changer, faire vaciller vos préconçus ? C’est à cette question vertigineuse que Sergent Eismeyer se mesure, plutôt avec talent. Le film commence dans une situation archétypale, Charles Eismeyer est le sergent major que l’on rencontre dans tous les films, qui ne vit que pour et par la discipline, l’autorité, la force, la contrainte. Il inspire la peur, une forme de brutalité. Mais les yeux doux de Mario, soldat qui ne se laisse pas surtout pas assujettir, vont permettre de le voir autrement. Eismeyer apparaît alors comme un bloc qui peu à peu s’effrite, dont les sentiments enfouis affleurent sur son visage tellement dur, fermé – l’acteur Gerhard Liebmann joue en nuances très fines pour incarner ce cheminement.

C’est à une collision foudroyante entre deux générations que l’on assiste, entre un jeune soldat qui s’affiche gay avec fierté, sans pudibonderie, même avec provocation, et un homme dans la force de l’âge, qui a toujours vécu engoncé dans le placard. David Wagner se plaît alors à imaginer leur rencontre, à croire avec ferveur qu’un tel amour, aussi improbable peut-il paraître, a le pouvoir de tout refaçonner – même les ordonnances strictes et virilistes de l’armée, auxquelles le couple finit par échapper.

de David Wagner

Optimale Distribution (1h27)

Sortie le 13 décembre