« Sauvages », le nouveau film d’animation génial de Claude Barras

[CRITIQUE] Après l’excellent Ma vie de Courgette, Claude Barras revient avec une vibrante fable écologique. Cette fois sans Céline Sciamma au scénario, mais en conjuguant toujours animation artisanale unique et émotions fortes.


Récompensé du César 2017 du meilleur film d’animation pour le magnifique Ma vie de Courgette, qui suivait un orphelin dans un foyer pour enfants, Claude Barras met à nouveau la sensibilité des petits à l’honneur en narrant ici les aventures de Kéria, une fillette vivant à Bornéo, en bordure de la forêt tropicale.

Après avoir recueilli un bébé orang-outan dont la mère a été tuée par des humains, Kéria se lance dans un périple à travers la forêt avec son cousin nomade, et va découvrir la lutte qui oppose la population locale à une brutale compagnie forestière qui détruit les palmiers pour s’enrichir…

En plus d’une animation artisanale expressive et d’une esthétique colorée, inspirée par les peintures du Douanier Rousseau et les œuvres de Hayao Miyazaki, Sauvages se fait riche d’une bande-son soignée : le film, porté par les voix de Benoît Poelvoorde ou de Lætitia Dosch, nous apprend à ré(écouter) les sons de la nature et s’achève sur une réinterprétation du tube déchirant de Daniel Balavoine « Tous les cris les S.O.S. ».

Par les liens émotionnels tissés entre animalité et humanité (l’héroïne doit, comme son ami singe, se reconstruire une vie sans maman) et par les ponts dressés entre les arts et les époques, la protection de la planète devient le terreau d’une harmonieuse épopée sentimentale.