« Petite Fleur » de Santiago Mitre : une troublante ode aux fantasmes

Avec cette étonnante comédie fantastique tournant autour de la routine amoureuse et de la condition d’étranger en France, le cinéaste argentin Santiago Mitre réussit une savoureuse œuvre jazzy dans laquelle Melvil Poupaud et Vimala Pons s’en donnent à cœur joie.


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Dessinateur argentin installé en France, José (Daniel Hendler) vit avec sa compagne, Lucie (Vimala Pons), et leur bébé, mais se sent déraciné dans ce pays dont il parle mal la langue. Quand il fait la rencontre de son voisin Jean-Claude, un dandy fan de jazz, José est pris d’une pulsion et le tue. Mais il est loin de se douter que Jean-Claude va ressusciter le lendemain et que va se mettre en place une étrange routine où José tuera chaque semaine son voisin consentant…

Adaptée d’un roman de l’Argentin Iosi Havilio et coécrite avec Mariano Llinás (réalisateur de La flor), cette comédie fantastique permet à Santiago Mitre – réalisateur de Paulina et d’El presidente – de mêler la chronique amoureuse et le thriller surnaturel pour dépeindre avec originalité la routine du couple et l’aliénation sociale. Grâce à sa légèreté jazzy (« Petite fleur », de Sidney Bechet, revient de façon entêtante) et aux amusantes performances de Vimala Pons (en mère à la sexualité perturbée par sa parentalité), de Melvil Poupaud (en sosie de Clark Gable) ou de Sergi López (en thérapeute gourou), cette ode aux fantasmes célè­bre joyeusement les vertus de la répétition.

Petite fleur de Santiago Mitre, KMBO (1 h 38), sortie le 8 juin

Images (c) Maneki Films