« Les tournesols sauvages » de Jaime Rosales : Julia en 3 chapitres 

[CRITIQUE] Fresque solaire aussi sincère que chaotique dans laquelle les rêves d’émancipation d’une jeune mère sont contrariés par des figures masculines défaillantes, le nouveau film du réalisateur espagnol révèle surtout le talent brut de sa jeune actrice.


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Julia (merveilleuse Anna Castillo), jeune espagnole de 22 ans, mère de deux enfants qu’elle adore, est en quête d’un amour sincère, passionnel et épanouissant. Guidée par cette envie et un profond désir de liberté, elle croise la route de trois hommes. D’abord Oscar, un féru de musculation impulsif et instable, puis Marcos, le père absent de ses enfants et enfin Alex, un ancien camarade d’école fuyant ses responsabilités de jeune adulte. 

Scindé en trois chapitres (un pour chacun des hommes qui passe dans la vie de Julia), le nouveau long métrage de Jaime Rosales (réalisateur de La Belle jeunesse en 2014 et Petra en 2019) est un récit d’apprentissage amoureux dans lequel une jeune femme peine à s’émanciper des hommes. Sans fatalisme et avec une certaine bienveillance, la caméra du cinéaste épouse le point de vue de Julia alors qu’elle est soumise aux comportements violents et décevants des hommes qu’elle rencontre. À ces figures masculines instables et irresponsables, le réalisateur oppose celle de Julia, jeune mère résiliente, mature et aimante qui ploie peu à peu sous le poids de la charge mentale. Sublimé par la photographie ensoleillée d’Hélène Louvart (directrice de la photographie des films d’), le film est empreint d’une certaine douceur, qui, espérons-le, accompagnera Julia vers un avenir meilleur. 

Les Tournesols sauvages de Jaime Rosales, Condor Distribution (1h46), sortie le 2 août