Fondateur de la troupe de théâtre Les Chiens de Navarre, Jean-Christophe Meurisse pratique depuis dix ans un cinéma burlesque et brutal. Avec son troisième film, il met les pieds dans le plat en s’inspirant de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès – le nom du meurtrier ayant tué en 2011 toute sa famille est ici remplacé par celui de Paul Bernardin. Le récit démarre dans un décor macabre où Jonathan Cohen évoque, le temps d’une séquence, la morbide fascination du public pour les crimes et les rumeurs médiatiques.
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De fait, le film va développer une inquiétante galerie de personnages, dont un duo d’enquêtrices amatrices (Delphine Baril et Charlotte Laemmel) qui explorent avec délectation les lieux de la tuerie. Meurisse s’amuse des errances de la police française (hilarante scène avec ) et montre combien les fantasmes de l’époque créent des comportements irrationnels. Et tandis que des détours par l’Argentine doublent la satire d’un parfum de film d’aventure, Les Pistolets en plastique troque progressivement le rire contre une prise en compte de l’horreur collective à l’œuvre dans ce fait divers devenu un mythe national. Moins trash qu’Oranges sanguines, cette farce décapante laisse pourtant un goût tout aussi amer.
Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse, Bac Films (1 h 35), sortie le 26 juin
Image : © Bac Films