Pour son premier long en tant que réalisateur, Salim Kechiouche choisit de partir de son expérience d’acteur, en s’inspirant à la fois de son meilleur ami, mort dans un accident de moto, et de lui-même, en intégrant des images d’archives personnelles, des vidéos de son enfance. C’est sans doute ce parti pris de l’intime, franc, lucide, qui permet au cinéaste de toucher au plus juste, dans une mise en scène éruptive, près des corps – qu’on imagine sous l’influence d’.
On ne sait pas si c’est de l’ordre du vécu ou de la projection (peu importe), mais Salim Kechiouche nous parle lorsqu’il incarne ce héros, Yazid, dépassé par les événements : par la mort de sa mère qui le hante, par la communication difficile avec son fils, par ses addictions, par le fait aussi d’oser sortir par ses rôles d’une masculinité hégémonique, ce qui dérange dans le milieu modeste dont il vient. Ses tourments sont ceux d’un acteur, mais pourraient tout aussi bien être les nôtres.
L’Enfant du paradis de Salim Kechiouche, La Vingt-Cinquième Heure (1 h 12), sortie le 6 décembre