« Le Pardon » : réparer les vivants

Suivant le parcours semé d’embûches d’une femme qui souhaite laver l’honneur de son mari injustement mis à mort, cette fiévreuse tragédie iranienne dresse un constat social amer, mais sublime le caractère de son héroïne par une mise en scène acérée.


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Un an après l’exécution de son mari, Mina (jouée par Maryam Moghaddam, coréalisatrice du film) est convoquée par les autorités iraniennes qui l’informent que son époux était innocent du meurtre qui lui a valu sa condamnation à mort. Débute alors, pour cette veuve qui élève seule sa fille sourde et muette, une difficile bataille judiciaire visant à réhabiliter la mémoire de son défunt conjoint.

C’est à ce moment que frappe à la porte de Mina un inconnu aux mystérieuses motivations (Alireza Sanifar), qui se présente comme un ami du mari décédé… Pour aborder le sort des nombreuses victimes d’injustice en Iran, Le Pardon dépeint la détresse d’une femme qui connaît des problèmes financiers, subit des lois misogynes et souffre du manque de solidarité de la société envers les mères célibataires.

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En mêlant le parcours de l’héroïne à celui d’un homme rongé par la culpabilité et la duplicité, le film ménage pourtant, au cœur de la tragédie, un espace pour l’apaisement et la bienveillance. Et réussit, grâce à une mise en scène agile qui enferme les corps dans des lieux clos tout en permettant au regard de s’échapper vers l’extérieur, à dessiner une étroite voie de sortie à son héroïne.

Le Pardon de Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha, KMBO (1 h 45), sortie le 27 octobre.

Image © Copyright Amin Jafari