LES COUPS DE COEUR DE LA RÉDAC
Pour les mordus de la série The Wire → ENQUÊTE SUR UN SCANDALE D’ÉTAT de Thierry de Peretti
Prenant comme point de départ l’enquête au long cours d’un journaliste de Libération et d’un indic infiltré, Thierry de Peretti (Une Vie violente, Les Apaches) s’engouffre dans les réseaux occultes du trafic de drogue français – jusqu’aux plus hautes sphères de l’État. Il signe un film labyrinthique et fascinant qui ne cesse d’élargir le champ pour restituer, par la fiction, un peu de la complexité du réel.
Pour celles et ceux qui ne reculent jamais devant la peur → THE INNOCENTS d’Eskil Vogt
Quatre gamins désœuvrés se retrouvent pour jouer dehors dans une banlieue norvégienne faussement sage. Lorsqu’ils se découvrent des pouvoirs hors norme et dangereux, mais dissimulés à leurs parents trop distraits, la banalité des situations se distord… Coscénariste de tous les films de Joachim Trier, le Norvégien Eskil Vogt se signale par la noirceur de ce récit d’épouvante, qui grandit à la lumière du jour.
« The Innocents » : un cauchemar amoral et sauvage
Pour découvrir un autre visage de Marguerite Duras → VOUS NE DÉSIREZ QUE MOI de Claire Simon
Dans cette fiction-documentaire, Claire Simon nous fait entrevoir Duras, l’écrivaine et la femme, racontée par les mots de Yann Andréa (), 29 ans, avec qui elle a vécu une histoire d’amour durant deux ans. Interviewé par Michèle Manceaux (géniale Emmanuelle Devos), amie de Marguerite Duras, le jeune homme entreprend une fascinante réflexion sur la passion, « où on est sourd et aveugle » comme l’écrivait Duras.
« Vous ne désirez que moi » : Duras intime
Pour les supporters de Greta Thunberg → L’HORIZON d’Émilie Carpentier
Adja (Tracy Gotoas) se prend d’intérêt pour une ZAD (zone à défendre) installée à proximité de son quartier, dans laquelle elle rencontre des militants écologistes qui luttent contre l’installation d’un grand complexe commercial. En se rapprochant de ces derniers, Adja prend cependant des risques pour sa réputation… Émilie Carpentier imagine une solaire convergence des luttes et dresse l’attachant portrait d’une jeune femme qui prend conscience de la multitude des défis posés par l’avenir.
Pour relire la grande histoire à travers un récit intimiste → GOLDA MARIA de Patrick et Hugo Sobelman
En 1994, le producteur Patrick Sobelman s’entretient longuement avec sa grand-mère Golda Maria, afin qu’elle lui raconte sa vie d’exilée polonaise en Allemagne puis en France, en pleine Seconde Guerre mondiale. Il l’immortalise, et vingt-cinq ans plus tard, Patrick condense ces images et, avec son fils Hugo, en fait un film de cinéma où une certaine histoire de l’Europe se (ré)incarne dans toute sa vivacité.
Pour vivre une échappée libertaire → GREAT FREEDOM de Sebastian Meis
À travers une mise en scène carcérale, l’Autrichien Sebastian Meise retranscrit finement la persécution des gays, criminalisés par le paragraphe 175, dans la société allemande d’après-guerre. En mettant en scène un héros insatiable et lumineux dragueur (Franz Rogowski), déterminé à vivre ses amours et sa sexualité comme il l’entend, le réalisateur offre un contrepoint cathartique à la prison.
« Great Freedom » : évasion charnelle
EN SALLES ÉGALEMENT
La Disparition ? de Jean-Pierre Pozzi
Dans ce documentaire, le dessinateur Mathieu Sapin et l’ancien député Julien Dray offrent des pistes de réflexion sur la perte de poids du Parti socialiste.