« La Gravité » : un premier long à l’atmosphère électrique

Pour son premier long métrage, Cédric Ido plante sa caméra dans une cité et y ajoute un brin de fantastique. Le réalisateur franco-burkinabé trouve alors un moyen poétique et violent de filmer un monde au bord de l’implosion.


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La Gravité s’ouvre avec une implacable démonstration de cette loi physique. Deux garçons, tombés d’un immeuble, s’écrasent sur le bitume sous l’œil horrifié de deux autres. Des années plus tard, les témoins de la tragédie sont toujours dans la même banlieue. Christophe vient d’y revenir, après trois ans de prison.

Daniel s’apprête à en partir avec femme et enfant mais sans son frère, Joshua, seul survivant de la chute du début, cloué dans un fauteuil roulant. Tout ce petit monde se croise sur des dalles de ciment qui voient aussi défiler une bande de jeunes dealers, auto-surnommés les « Ronins ». Pendant ce temps, les chaînes d’information en continu glosent sur un rarissime alignement des planètes qui pourrait bien tout perturber…

Scénariste, notamment sur la série Oussekine, Cédric Ido signe avec La Gravité un premier long métrage qui explore la difficulté à s’extraire de son milieu, comme en témoigne l’incapacité de Daniel à annoncer son départ. Non sans humour, il fixe un écosystème à l’équilibre fragile, constamment au bord de l’implosion. Celle-ci sera certes violente (et le cinéaste soigne une séquence de baston impressionnante) mais surtout fantastico-poétique. En cela, La Gravité est plus proche du très beau Gagarine que du récent Athena.