Après deux films en costumes (La Favorite et Pauvres créatures), le cinéaste grec se lance dans une fable en triptyque située à l’époque moderne. Kinds of Kindness raconte trois histoires distinctes : la première suit un employé (Jesse Plemons) sous l’emprise d’un patron (Willem Dafoe) qui lui ordonne tout ce qu’il doit faire de ses journées et le pousse vers l’illégalité ; la deuxième montre comment une femme disparue en mer (Emma Stone) revient hanter son mari policier (encore joué par Jesse Plemons) ; et le troisième récit explore une secte funeste où un gourou (toujours Willem Dafoe) s’est entouré d’adeptes qui boivent littéralement ses larmes.
Entre séquences gore et structure chorale qui peut rappeler le cinéma de Robert Altman ou de Steven Soderbergh, le film renforce le sentiment de trouble en faisant donc jouer différents personnages par les mêmes acteurs et actrices (où l’on trouve aussi Margaret Qualley, Hong Chau et Joe Alwyn), comme si cette fresque cauchemardesque avait trait à la réincarnation ou à la difficulté à se libérer de ses traumas.
Saisissant par ses cadrages millimétrés, Kinds of Kindness tient en haleine par sa violence et sa cruauté acérées, mais sait aussi amuser en offrant des décrochages esthétiques et comiques malins.
CANNES 2024 · « Kinds of Kindness » de Yórgos Lánthimos, ce qu’en pensent les critiques sur X
Kinds of Kindness d’Yórgos Lánthimos, Walt Disney (2 h 44), sortie le 26 juin
Image : © Searchlight Pictures