Installée à Alger avec sa mère chorégraphe, Houria se destine à une carrière de danseuse. Mais, pour l’heure, elle travaille le jour comme femme de chambre aux côtés de sa pétulante meilleure amie et mise la nuit sur des combats de béliers, afin d’acheter une voiture à sa mère. Un soir où les paris tournent mal, Houria subit une violente agression qui la laisse gravement blessée, muette, et condamne ses rêves de ballerine. Accrochée au souffle de son héroïne dès la première image – où celle-ci évolue seule sur un toit, en un enchaînement de pas assurés –, Mounia Meddour travaille tout du long de ce deuxième film une chorégraphie dans laquelle se répondent chocs et grandes respirations.
« Papicha », un film fiévreux de Mounia Meddour
La frénésie des événements qui s’enchaînent s’interrompt au gré de moments de sidération, où la vie est à repenser, la cadence à réinventer. Et, à mesure qu’elle reprend place dans un corps abîmé, Houria (que campe Lyna Khoudri, aussi pénétrée par son rôle que pour Papicha) dit aussi les douleurs d’un pays hanté par ses disparus et ankylosé par la question du pardon. Autour du besoin de réparation, la cinéaste franco-algérienne invente un espace où les femmes meurtries dialoguent par la danse, sans nécessité de parole, et assoit un cinéma libre qui ne se refuse aucun mouvement.
Houria de Mounia Meddour, Le Pacte (1 h 38), sortie le 15 mars
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