« Hors-saison » de Stéphane Brizé : souvenirs présents

[Critique] Stéphane Brizé quitte sa saga sociale au cœur de l’entreprise (et Vincent Lindon) pour revenir à ses premiers émois : le cinéma des sentiments. L’amour, le hasard, les chassés-croisés entre le passé et le présent pour conjurer le futur incertain.


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Mathieu vient de prendre une grande décision qu’il semble déjà regretter. Cet acteur populaire a tourné le dos à la pièce de théâtre qui devait lui assurer une crédibilité nouvelle auprès de ses pairs. Par peur ? Par sentiment d’imposture ? Par fatigue ? On ne sait pas et lui non plus, mais c’est par hasard, au cours d’une cure thermale loin de Paris, qu’il retombe sur Alice. Alice, ce grand amour qu’il a eu la piètre idée de laisser partir…

D’abord comédie décalée sur un acteur en pleine crise existentielle, perdu entre la machine à café récalcitrante et les soins thermaux insensés, Hors-saison vire peu à peu à la romance mélancolique entre deux âmes qui n’avaient pas fait le deuil l’une de l’autre. Alice et Mathieu se reconnaissent au premier regard, la flamme que l’on croyait éteinte se ravive à la moindre étincelle de leur cœur de silex, et le couple nous entraîne dans un ballet à mille temps, où chaque pas en avant est suivi de deux en arrière.

Stéphane Brizé, l’insurgé

Dans la lignée de son Mademoiselle Chambon (2009), Stéphane Brizé promène les insatisfactions de l’amour grâce à un tandem inattendu mais convaincant joué par un Guillaume Canet burlesquement tendre et une Alba Rohrwacher lumineuse, comme toujours.

Hors-saison de Stéphane Brizé, Gaumont (1 h 55), sortie le 20 mars.