« De bas étage » : illusions perdues

Le premier long métrage de Yassine Qnia creuse avec plus de noirceur le motif de l’échec social qui traversait déjà ses courts.


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Mehdi, la trentaine, se sait trop vieux pour continuer à percer des coffres-forts toujours un peu moins remplis dans des zones industrielles de banlieue. Il peine à renoncer au « gros coup » qui pourrait changer son quotidien, mais sait que ses illusions de vie facile sont perdues.

Autour de lui, ses amis, sa famille, la mère de son fils ont déjà abandonné leurs rêves et tentent de s’arranger avec une existence éloignée de leur idéal… Opiniâtre et intransigeant, Mehdi n’a pas la mélancolie burlesque qui marquait les personnages des courts métrages de Yassine Qnia (F430, Molii et Fais croquer).

Mais tout comme son protagoniste hésite entre l’argent facile et une vie rangée, De bas étage balance entre la douceur de la chronique familiale et l’angoisse nocturne du film de casse. Aubervilliers, où ses personnages évoluent depuis leur enfance, est autant leur nid que la prison dont ils ne savent pas s’extraire.

De fait, De bas étage, qui a fait partie de la sélection de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes cette année, semble faire du surplace et s’achève exactement comme il avait commencé : Mehdi regarde celle qu’il aime de loin, depuis sa voiture. Pourtant, entre ces deux plans presque identiques, c’est un long trajet intérieur qu’a parcouru le protagoniste du film.

: De bas étage de Yassine Qnia, Le Pacte, sortie le 4 août