Dans une ville portuaire, une bande de truands dépassés (François Damiens, Ramzy Bedia, Gustave Kervern, Vanessa Paradis, Bouli Lanners) s’adonnent à des petits trafics et à leur brutalité quotidienne sans trop y croire. Chacun d’eux semble chercher quelque chose de plus spirituel : les plus idéalistes se tournent vers la poésie ou le théâtre amateur… Samuel Benchetrit renoue ici avec son goût pour le récit choral (Asphalte) et son affection pour la tristesse lancinante des vieux criminels (J’ai toujours rêvé d’être un gangster).
« Chien » de Samuel Benchétrit : schlag et chien
Les confrontant à la jeunesse (incarnée notamment par Jules Benchetrit, fils du cinéaste, en ado rebelle et irascible), il filme avec délicatesse leur inadaptation au monde contemporain sans nostalgie, dans une veine légèrement burlesque, faisant ressortir leur allure bourrue et leur attitude aussi ahurie que silencieuse. La tendresse et la sentimentalité avec lesquelles Benchetrit regarde leur reconversion inattendue (le personnage de Damiens, amoureux d’une caissière, lui écrit des poèmes ; ceux de Kervern et Paradis préparent une comédie musicale fantasque sur Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir) est alors ce qu’il y a de plus attachant dans le film.
Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchetrit, UGC (1 h 47), sortie le 29 septembre
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