« Camping du lac » d’Éléonore Saintagnan : une échappée celtique

[CRITIQUE] Repéré au festival de Locarno l’été dernier, « Camping du lac » nous immerge dans un petit bout de Bretagne avec le goût des légendes celtiques. Le vrai et le faux se croisent pour donner à ce docu-fiction, qui mêle des autochtones et des acteurs professionnels, un air de vacances.


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Qu’est-ce qui relie le prêtre, le chanteur de country solitaire, le tatoueur féru de belles mécaniques et sa famille, que l’on croise dans Camping du lac, premier long métrage d’Éléonore Saintagnan ? Le lieu de vacances qu’ils habitent tous à l’année. Leur croyance, aussi, qu’un mystérieux poisson géant peuple les eaux du lac qui baigne les allées ombragées des bungalows.

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Bizarrement, cette étrange créature du lac noir ne suscite aucune atmosphère fantastique ou effroyable, mais témoigne simplement de la survivance dans le lieu des anciennes légendes bretonnes imprégnées de catholicisme. La réalisatrice joue son propre rôle, celui d’une jeune femme solitaire de passage au milieu de la population sédentaire du camping, qui met sa méthode documentaire au service des histoires qu’on lui raconte.

Ces forêts profondes de Bretagne intérieure, son eau calme, ces longues routes bien droites pourraient évoquer un autre Grand Ouest, celui dont est originaire l’Américain qui chante dans sa barque l’attente désespérée de sa fille. Et, lorsque surgissent les deux créatures invisibles, le temps se suspend, comme dans l’émouvant duo de la chanteuse Rosemary Standley, qui vient joindre sa voix à celle de son véritable père.

Camping du lac d’Éléonore Saintagnan, Norte (1 h 10), sortie le 5 juin