Après l’annulation du Festival de Cannes en 2020 en raison de la crise sanitaire, que sait-on pour le moment de l’édition 2021 ? D’abord, qu’on pourra enfin découvrir The French Dispatch de Wes Anderson et Benedetta de Paul Verhoeven (deux films censés être diffusés en premières mondiales l’année dernière mais gelés lors de cette année blanche). « Je ne vous donnerai aucun titre à part ceux qui, comme tout le monde le sait, étaient déjà sélectionnés l’an dernier, dont celui de Wes Anderson et celui de Paul Verhoeven. Ils seront de retour en sélection officielle », a glissé Thierry Frémaux, délégué général du Festival, lors d’un question réponse avec la HFPA – l’association hollywoodienne de la presse étrangère –, comme le rapporte Deadline, qui précise avoir obtenu confirmation de l’information de la part du Festival.
Le premier, tourné à Angoulême par le plus francophile des cinéastes américains et pensé comme une « lettre d’amour aux journalistes », se déroule « dans les bureaux de correspondants d’un journal américain situés au cœur d’une ville française imaginaire du 20ème siècle » et « redonne vie à une collection d’articles publiés par le magazine The French Dispatch ». Assez alléchant sur le papier, il réunit un parterre d’acteurs.trices en vogue (on retrouve pêle-mêle Elisabeth Moss, Bill Murray, Adrien Brody, Owen Wilson, Tilda Swinton, Frances McDormand, Timothée Chalamet ainsi que les frenchies Mathieu Amalric, Lyna Khoudri et Léa Seydoux). Fun-fact : Wes Anderson a demandé à sa joyeuse clique d’étudier de grands films français (Clouzot, Godard, Truffaut) pour nourrir leurs compositions.
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Changement d’ambiance. Le dernier Paul Verhoeven s’annonce quant à lui aussi sulfureux et dérangeant que les précédents films du réalisateur néerlandais (Basic Instinct, Showgirls, Elle…). Pour rappel, Virginie Efira y incarnera une religieuse inspirée du livre Soeur Benedetta, entre sainte et lesbienne de Judith C. Brown, paru en France en 1987, qui évoquait le parcours d’une nonne toscane du XVIIe siècle prise de visions mystiques et qui, prétendant être possédée par un ange, aurait abusé d’une de ses consœurs. Le casting se complète avec Charlotte Rampling, Daphné Patakia, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin et Louise Chevillotte. Les quelques photos du film partagées par l’équipe de production laissent présager un film d’époque intense et ténébreux.
Du côté des nouveautés, on sait qu’Annette du génial mais bien trop rare sera présenté en ouverture du Festival. Cette comédie musicale façon opéra rock, fruit d’une collaboration entre le mythique groupe des Sparks et le réalisateur d’Holy Motors, sera portée par Marion Cotillard et Adam Driver. Le pitch officiel : « Los Angeles, de nos jours. Henry est un comédien de stand-up à l’humour féroce. Ann, une cantatrice de renommée internationale. Ensemble, sous le feu des projecteurs, ils forment un couple épanoui et glamour. La naissance de leur premier enfant, Annette, une fillette mystérieuse au destin exceptionnel, va bouleverser leur vie. »
Quand on les avait interviewés en 2017, Ron et Russell Mael (les deux frères sont les membres-fondateurs des Sparks) nous avait éclairés sur la nature de ce projet : « Avec Leos, c’est une osmose artistique […]. [Pour Annette], nous voulions à tout prix éviter de faire un film comme La La Land, avec ses chorégraphies traditionnelles, son hommage un peu trop marqué à l’âge d’or hollywoodien. Notre univers n’a rien à voir avec ça, les gestes sont beaucoup moins opératiques, les personnages moins catégorisables, un peu comme ceux d’Holy Motors. »
Le trailer officiel, lâché cette semaine pour notre plus grand plaisir :
Image : Annette de Leos Carax (c) UGC
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